GILLI : LE PARCOURS

Cette page contient une biographie concise de Claude Gilli. "Concise" ne voulant pas forcément dire "courte", voici quelques repaires qui vous permettrons de vous rendre plus rapidement à la période de votre choix. Bonne lecture !

De 1938 à 1959

De 1959 à 1963

De 1963 à 1965

De 1965 à 1969

De 1969 à 1978

De 1978 à 1984

De 1984 à 1989

De 1989 à 1996

De 1996 à Aujourd'hui...

Le Courrier

L'Accueil

La Galerie


1938 : Le 15 septembre naît, Jean-Claude Gilli, 26 rue Arson, dans une maison bourgeoise. De très ancienne tradition niçoise puisqu'on trouve le nom de Gilli dans les archives du XV ème des Terres Neuves de Provence, ancien intitulé du Comté de Nice. Dans le quartier de la chapelle Sainte Croix, dans le Vieux Nice, existe toujours l'immeuble de la famille dont Claude Gilli habite le dernier étage, sous les toits, au 10 de la rue de la Croix. Le frère de Claude Gilli a repris le métier de leur père Ange, facteur de balances, dans la même échoppe, rue Delille.


1955 : Gilli est inscrit à l'Ecole des Arts-Décoratifs de Nice, rue Tonduti de l'Escarène. Il hésite un temps entre l'Architecture et la Décoration, puis opte pour cette dernère. Claude Gilli fera la connaissance de Martial Raysse attendant sa future épouse à la sortie des cours. Leur amitié ne s'est jusqu'à présent jamais démentie. C'est aussi le lieu où Claude Gilli rencontre Nicole Rondoni, étudiante dans la section décoration-volumes, dont il ne se séparera plus désormais.


1956 : Pendant l'été, à Aspremont, il fait la rencontre deécisive d'Albert Chubac, qui l'initie à l'Art Moderne, à Klee, à Kandinsky, à MirÓ, à de Staël, à Picasso et à tout un language de liberté où Gilli va mûrir son propre vocabulaire. Une première exposition collective le conduit à exposer en compagnie de Raysse et de Chubac à la Galerie longchamp, à Nice.


1958 : Ben ouvre sa premère galerie, le Laboratoire 32, rue Tonduti de l'Escarène ; "Scorbut" présente Gilli, Raysse et Chubac. Gilli s'appelle encore Jean-Claude sur l'affiche. Raysse et Gilli fomentent de monter une galerie dans un grenier transformé en atelier.


1959 : Claude Gilli et Martial Raysse, dans une 4 CV montent à Paris pour voir LE lieu de la création et se rendent à l'exposition Rothko au Musée des Arts Décoratifs.


1959-1960 : Il s'agit d'une periode charnière dans le travail de Gilli, période des Tirs et des peintures OAS. Gilli y laisse apparaître sa fascination pour les ambiances et les décors de foire, les stands de tir, les auto tamponneuses multicolores et joyeuses, les tables de flipper où les bompers cliquètent, sonnent et s'allument. Le matériau dérisoire qui jonche le sol devant les baraques est précieusement ramassé, de même qu'il s'ingénie à tirer sur les petites pin-up de plastique. 1960 est l'année où Claude Gilli et Nicole Rondoni se marient et font un voyage de noce, classique, à Venise.


1961-1964 : Premiers assemblages, dans des boîtes, d'images de pin-up découpées dans les revues populaires voire même érotiques de l'époque, d'objets divers récupérés dans les décharges, de petits animaux ou de fleurs en plastique. Les vieilles photographies des albums de famille, trouvées dans son grenier personnel ou dans celui des divers copains, les éléments de perles mauves et les petites plaques commémoratives des cimetières, les vieux meubles des brocantes ou des Compagnons d'Emmaüs, tout ce matériau de bric et de broc est une source inépuisable pour imaginer une version kitsh des Ex-Voto.


1962 : Sur la plage de Saint-Laurent-du-Var, la nuit de la Saint-Sylvestre, à peu près au niveau de ce qui sera l'emplacement du magasin Cap 3000, Claude Gilli rassemble la quasi totalité de ses collages et de ses oeuvres sur toile et les brûle dans un autodafé symbolique. Seules oeuvres, roulées et enfouies dans un garage, echapperont à la destruction.


1963 : Expositions collective à la Galerie Henriette Legendre à Paris sur "la boite et son contenu". Arman, lors d'une réunion à la coupole à Paris, présente Claude Gilli à Robert Malaval. A leur surprise réciproque, Gilli et Malaval découvrent qu'ils ont passé plusieurs années dans deux immeubles mitoyens à Nice, près du port, sans s'être parlé une seule fois.


1963-1965 : A la petite scie à main et à métaux, puis à l'aide de la scie électrique que lui offre Arman, Gilli va aborder la série des nuages, formes molles, rondes, douces. Les oeuvres jusque là de dimensions réduites par necéssité, vont acquérir une taille expansive, envahissante. Les titres de ses oeuvres sont autant d'indices significatifs : Coup de poing, Danger de mort, Hold Up n°1... Le choix des couleurs franches, dans la gamme des pastels de chambre d'enfant, bleu Baby, bleu Charron, rose buvard ou layette, jaune bouton d'or, vert prè, provient d'une volonté délibérée d'utiliser les pots de peinture vendus en grands magasins, sans mélange, en a-plats nets. La découpe du bois elle-même s'inscrit directement dans la lignée du geste du menuisier. A l'initiative de Jacques Lepage, il expose des Ex-Voto avec des oeuvres de Bernar Venet et de Robert Malaval à la Galerie A à Nice. Une autre exposition conjointe avec Bernar Venet a lieu à la Galerie Matarasso, à Nice, puis sur l'invitation de Jacques Villeglé, au Salon Comparaison à Paris. Une des phases les plus significatives de son travail, dans ces années 1963-1965, est caractérisée par la déclinaison du corps féminin alangu sur la plage, souligné ou encadré de frondaisons maritimes ou orientalisé dans l'intimité de la toilette. Une série d'oeuvres en particulier revendique une appartenance viscérale au pays méditerranéen, celle des Bleus. Ce sont des paysages strictement encadrés, soulignés d'une mention explicite en toutes lettres, BLEU, équivalent à soi seul de la masse mouvante de la mer Méditerranée ou de la profondeur bleue du ciel. Le mot vaut pour la couleur.


1965 : Claude Gilli et Robert Malaval créent à quatre mains Galerie de la plage : "Ce tableau, ou plutôt cette construction , mi-tableau, mi-installation, représente, brisée, la vitrine de la Galerie de la plage. A l'interieur, trois faux tableaux d'Arman, de Fontana et de Jim Dine peints par moi sur du contreplaqué découpé. Et à droite, le developpement de l'Aliment Blanc en matière plastique, élaboré par Robert Malaval. Cet aliment a proliféré à tel point qu'il a fait éclater la vitrine. Les morceaux de verres sont tombés à terre en se mélangeant avec ce fameux Aliment Blanc." Au Festival des Arts Plastiques de la Côte d'Azur, organisé à Nice par Jacques Le page, Gilli expose et vend son premier tableaux, une oeuvre de grande dimension, un décor de nuages bleus, agrémenté d'étagères superposées et sur l'une d'elles, une femme agenouillée offre une fleur : L'offrande. En 1965 aussi, Gilli débute une série de Positifs-négatifs autour du thème du pinceau et sa forme évidée. L'outil de peintre devient archétypale. L'idée du pot de peinture déversant le liquide épais sur un plan sous-jacent jusqu'à étalement d'une flaque dans une dynamique mur-sol spectaculaire, émane d'une première oeuvre transitoire Cafetière et tasse, 1966, dans laquelle le jet de liquide est projecté de haut dans le tasseposée au sol. A la suite d'un article d'Otto Hahn dans l'Express sur l'Ecole de Nice, Les Actualités Gaumont, réalisent un film sur Nice, avec Arman, Ben, Raysse, Gilli, Venet et Farhi.


1965-1966 : La fascination de Gilli pour l'univers touffu, accumulatif et odorant des drogueries et des quincailleries l'introduit dans le monde de la peinture d'enseigne, Gilli marque son champ personnel des mots Couleur, Droguerie, Tout pour peindre, et les décline dans une gamme empruntée au nuances classiques mis à la disposition des clients dans les boutiques spécialisées de référence.


1966 : Gilli est invité par la Galerie del Leone à Venise à présenter pour la première fois ses Coulées. Yvon Lambert expose les Coulées à son tour à Paris. Gilli présente à Monaco sa première sculpture en métal peint dans le cadre de l'exposition collective "Monaco de l'an 2000" : Florida. Gilli participe au Prix Lefranc et le remporte avec 5 Coulées dont Chérie, nous allons repeindre la chambre du petit. Il transfère son atelier de l'immeuble du port à Nice dans un garage de la rue Delille, situé dans une cour intèrieure, dans laquelle travaillaient toutes sortes de corps de métier : menuisiers, selliers, bourreliers, tapissiers.


1967 : La Galerie del Leone de Venise présente une exposition de groupe : "12 Superréalistes" avec Arman, Christo, Dine, Gilardi, Gilli, Wesselmann, Lichtenstein, Pistoletto, Raysse, Ramos, Richter, Warhol. Alexandre de la Salle à Saint-Paul prospose "Ecole de Nice ?". Autour d'Arman et de Raysse, sont présents les artistes César et Verdet, François Arnal, Ben, Chubac, Farhi, Paul-Armand Gette, Malaval avec La dormeuse, Annie Martin, Venet, Viallat, et la Double coulée de Gilli.


1968 : Premiers Plexiglas incolores transparents. Après plusieurs années dans lesquelles la couleur a été un élément constitutif et indissociable de l'oeuvre, Gilli opère brusquement un autre choix décisif : il décide d'explorer la non-couleur. Jusqu'à présent, nul n'avait fait apparaître la poésie, les infinies possibilités optiques des assemblage-sculptures en Plexi-glas incolore transparent. Le jeu consiste à démultiplier la forme de l'objet choisi pour en troubler la perception, voire même à découper la forme de l'objet dans un jeu de positif-négatif. Dans La Plage, Gilli découpe les formes standard des accéssoire de la baigneuse, le maillot, les lunettes, le soutien-gorge, la bouée, mais en négatif, en suggestion. Le matériau lui-même, dans sa difficulté de manipulation le conduit à inventer un type de montage-démontage à base de boulons et d'écrous en plastique, eux-même transparents, qui participent de l'oeuvre.


1969 : Fotuitement, une promenade sur le marché du cours Saleya à Nice provoque chez Gilli un véritable choc : un cageot renversé sur le sol laisse échapper un flot mouvant d'escargot en liberté. Le tracé des viscosités, le potentiel formel aléatoire des empreintes humides le conduisent, de retour à son atelier, à provoquer des mises en scène, des expèrimentations dans lesquelles l'escargot est soumis à des provocations. Chaque réaction du gastéropode se traduit par un cheminement différent matérialisé par la peinture à l'eau dont l'animal est enduit. De là, des compositions sur papier où interviennent les empreintes sinueuses, avec l'ajout quelque-fois de lettres formant des mots, des phrases. L'escargot est alors devenu l'outil privilégié de l'artiste. "Sigma 5" à Bordeaux, inauguré le 17 novembre 1969, présente une Agression d'escargots vivants, en salle. Sur un mur est fixée une plaque de contreplaqué humidifié par une coulée d'eau. D'une boîte métallique sortent des escargots attirés par la surface mouillée. Les gastéropodes en folie s'égayent de toute part. Au Centre Américain à Paris, Gilli reconstitue la scène du vieux marché de Nice. De plus, il utilise le mur extérieur du Centre comme stade sportif pour les escargots. Gilli intitule l'évènement "Agression d'escargots vivants".


1972 : La Galerie Stadler à Paris réalise une importante exposition-anthologie de cette partie du travail de Claude Gilli. Y seront présentées les recherches de 1970 et 1971 sur les coquilles d'escargots, façonnées en polyester, collées sur plastique transparent dans un dispositif accumulatif. La couleur n'existe pas dans cette phase de l'oeuvre de Gilli, seulement en camaïeu de gris ou de beige, tant au niveau des aquarelles créées par les escargots vivants trempés dans la peinture que des moulage en positif ou en négatif, des traces, ou des inclusions sous plastique.


1974 : La galerie Calatchi de Paris montre ses Découpages de 1964-1965 et ses Coulées de 1966-1967.


1975 : Le Carnaval de Nice magnifie Gilli en le présentant en effigie géante sur la façade du Casino Municipal, place Masséna, en plein coeur de la Ville.


1978-1980 : Gilli met au point une nouvelle technique de composition graphique en blanc sur noir. Les escargots vivants sont lâchés sur des surfaces de contreplaqué noir et Gilli en reprend les traces à la peinture blanche. Un grand carré blanc figure le tableau producteur des escargots vivants et d'où partent les traces divergentes en une véritable calligraphie.


1979 : Le 10 septembre est présenté Dans l'espace de Gilli à la Galerie Matarasso le livre-objet illustré de photographies originales d'André Villers, pour lequel Gilli a collaboré avec le poète Francis Ponge.


1981 : L'exposition personnelle de Claude Gilli à la Galerie d'Art Contemporain des Musées de Nice est une véritable rétrospéctive de la démarche de l'artiste. Deux autres expositions personnelles ont lieu cette même année à la Galerie Le Chanjour à Nice et à la Galerie Weller de Paris.


1982 : La Galerie Le Chanjour de Nice et la Galerie Weller de Paris l'exposent à nouveau, de même que la Galerie Michel Delorme à Paris, et la Galerie Matarasso à Nice.


1983 : Une collectionneuse, amateur d'art contemporain, directrice de CES aux Andelys, l'invite à présenter ses oeuvres au collège, en même temps que celles d'Albert Féraud.

Devant le succès de la manifestation, débute une série d'expositions à visée pédagogique, durant plusieurs années, dans les collèges de la région du Nord de Paris, ainsi qu'en Basse et Haute Normandie.

Ce sont essentiellement les Traces d'escargots qui sont montrées. Gilli présente le film réalisé avec César et Martial Raysse au Festival des Films d'Artistes et en compose l'affiche. Une de ses oeuvres est acquise par le Fonds National d'Art Contemporain.


1984 : Jacques Matarasso montre à Nice une série de d'oeuvres appelées Les petites Culottes, sortes de tableaux ex-voto incluant des peintures gentiment érotiques. A Bourg-en-Bresse, Gilli honore une commande tout à fait spéciale, Coulée deux pots, une sculpture en acier laqué, qui orne une tombe au cimetière.


1985 : Exposition personnelle à la Galerie l'Aire du Verseau à Paris. La ville de Nice lui commande une sculpture monumentale pour le parvis du Palais de Congrès : la couleur se déversant sur ce pauvre monde, en acier peint de 5 m de hauteur est placée dans les jardins d'Acropolis.

Désormais, à l'instigation de Michel Roudillon, Claude Gilli développe une longue suite de sculptures en acier boulonné.


1986 : Il présente à la gare Saint-Lazare, à Paris, dans le cadre d'une exposition collective consacrée à la sculpture, un paysage de bronze peint, puis il participe à la Biennale des Arts Plastiques de la ville de Sisteron.


1987 : Alexandre de la Salle l'inclut dans son exposition collective à Saint-Paul de Vence "Ecole de Nice 1967-1987". Gilli réalise à la Galerie Loft à Paris une exposition de sculptures en métal. Il s'attache à traiter l'image symbolique de l'arbre méditerranéen, non plus en deux dimension, comme dans ses paysages découpés, mais en volume. Il remplace le volume plein de la sculpture traditionnelle par une sccession de plans qui doivent donner l'illusion de la masse arborée.


1988 : Art Jonction International de Nice, en juillet, présente un stand de ses sculptures en métal peint.


1989 : Gilli participe à l'exposition conscrée à l'Ecole de Nice au Ringling Museum de Sarasota, Floride. Le Mobilier National lui commande une sculpture murale en acier soudé peint pour le Ministère des Finances.


1990 : C'est la pleine période de création de sculptures en acier peint de dimensions monumentales. Gilli conçoit les "patrons" qui précédent le travail du métallier. Une exposition personnelle a lieu au Centre d'Art Contemporain de Rouen.


1991: Exposition personnelle à la Galerie Jousse-Seguin à Paris.


1993 : Au Salon de Montrouge a lieu une exposition collective : "L'Ecole de Nice au Salon de Montrouge" Une sculpture monumentale de Gilli est instalée devant la Mairie.


1994 : Dans le cadre du Carnaval traditionnel, la Ville de Nice décide de confier la conception de prototypes à des artistes niçois, sur la suggestion de Frédéric Altmann. Claude Gilli reçoit la commande d'un char, qu'il dédiera aux escargots. Le travail se fera en cohésion avec la corporation des carnavaliers de Nice. La Galerie Loft de Nice présente une exposition personnelle de Gilli qui est constituée d'une seule coulée présentée à 12 exemplaires, 150 litres de peinture. A Gigondas, dans le cadre de l'exposition collective "Cheminement de sculptures", est montré le Boulonnier rose.


1995 : Au Jardin des Plantes pour la troisième Triennale de Sculpture de la Ville de Paris, ce sont les Arbres-allumettes qui sont exposés, une installation de formes longilignes de 1m80, surmontées de frondaisons excroissantes. Au Musée Meguro de Tokyo qui expose l'Ecole de Nice, Gilli est représenté par un Paysage fil de fer.


1996 : Exposition collective au Grand Marché d'Art Contemporain de Paris, à la Bastille.


1997 : Il réalise pour l'exposition d'Alexandre de la Salle à Saint-Paul de Vence, une Coulée monumentale de 7m50, à l'occasion de "Trente ans de l'Ecole de Nice 1967-1997".

Gilli est invité au Salon du Chocolat Quai Branly à Paris, à faire réaliser par Contencini, cuisinier de renom, une Coulée en chocolat de 1m50 de hauteur.


1998 : Les Ulis sont une petite ville nouvelle de la région parisienne. S'y tient une exposition collective "L'objet recréé" à laquelle participe Claude Gilli, ainsi qu'au XVIIème Salon d'Angers, dans la section Sculpteurs.


1999 : Au Musée d'Art Moderne et d'Art Contemporain de Nice, la Ville de Nice rend hommage à Claude Gilli. Une centaine d'oeuvres de 1960 à 1968, pour l'essentiel des Ex-voto et des bois-découpés permettent de percevoir les intuitions formelles d'un artiste authentiquement niçois dans le contexte du Nouveau Réalisme et du Pop Art américain du début des années 60.


Le reste est encore à vivre...

L'Accueil

Retour au début de la page

La Galerie